QUELQUES OBSTACLES À SURMONTER

Trucs et astuces qui marchent (ou pas) lorsque vous souhaitez aider vos enfants à réussir leur scolarité.

PREMIÈRE PARTIE : QUELQUES OBSTACLES À SURMONTER

La plupart des enseignants que j’ai rencontrés étaient unanimes pour dire qu’ils voyaient une très nette différence entre un enfant qui avait la chance d’être accompagné par ses parents sur le plan scolaire et un enfant livré à lui-même. J’ai moi-même vérifié que, lorsque je traversais des périodes intenses sur le plan professionnel et que je relâchais ma vigilance sur les devoirs de nos enfants, les notes baissaient très vite…

Mais accompagner la scolarité de nos jeunes est un parcours semé d’embûches. Nous devons, tout d’abord, composer avec le caractère et les variations émotionnelles de nos enfants (qui font parfois preuve d’une exaspérante mauvaise volonté face à leurs devoirs, qui sont peu soigneux ou un peu fainéants, ou qui préfèreraient jouer ou voir leurs amis plutôt que de travailler, et on les comprend !) Dans ces cas-là, avant même de commencer à travailler, il va falloir… écouter l’enfant, tâcher de le comprendre et de lever les blocages qui nuisent à sa bonne concentration. Cela peut sembler très fastidieux, mais c’est indispensable, car un enfant mal disposé ne travaillera pas bien. Il faut donc s’assurer d’abord de la coopération de l’enfant avant de se mettre au travail. Par expérience, il suffit parfois d’un petit carreau de chocolat pour cela. Ou de la promesse de pouvoir aller jouer avec un copain une fois les devoirs terminés. Ou d’un petit quart d’heure de solitude et de calme pour se vider la tête avant de se remettre au travail.

Nous devons aussi composer avec leurs petites manies (« Mais si, maman, je me concentre mieux avec la radio ou la télé, et je suis bien plus confortable assis sur le canapé avec mon cahier sur les genoux ! » Ben voyons…) Parfois, rien que pour faire éteindre la télé à un enfant et le faire asseoir à table avec toutes ses affaires, il vous faut un bon quart d’heure de combat. C’est une école de patience, mais ne cédez pas. Ritualisez les choses dès leur plus jeune âge et ne lâchez rien. Travailler à table et au calme deviendra une habitude si vous maintenez fermement le cap.

Nous devons aussi nous adapter aux méthodes des enseignants qui sont parfois très déconcertantes. La plupart des professeurs sont extraordinaires dans leur investissement, leur abnégation et leur patience, mais il y aussi des professeurs un peu particuliers… qui donnent des leçons qu’il ne faut apparemment pas apprendre, ou des polycopiés qu’il ne faut pas coller dans le cahier, ou ne coller que lorsqu’ils le demanderont, ou même qu’il faut scotcher (et pas n’importe comment, il faut les scotcher sur le côté droit du cahier !!! Ne riez pas, c’est du vécu !) Il y a des professeurs qui veulent que les enfants sachent par cœur ce qui est écrit en rouge mais pas ce qui est écrit en vert (alors que d’autres veulent que l’enfant mémorise tout). Certains apprécient que les jeunes prennent de l’avance et enrichissent les cours par leurs recherches personnelles, d’autres refusent catégoriquement que l’on aille au-delà de ce qui est enseigné. (Malheur à vous si votre enfant sait déjà lire à la fin de sa dernière année de maternelle ! Vous risquez de passer pour un parent psychorigide ayant forcé votre enfant à se conformer à vos propres attentes brutales et irréalistes… Et pourquoi un enfant n’aurait-il pas tout simplement le droit d’être curieux et… intelligent ?) Il y a aussi les professeurs qui apparemment n’aiment pas nos enfants et que nos enfants n’aiment pas non plus… (et en général ce sont eux qui enseignent les matières les plus importantes ! Pas de bol.) Quelles que soient les petites exigences des enseignants (et la légitimité de celles-ci), encouragez vos enfants à écouter, à noter et à se soumettre à ces contraintes. Plus tard, il leur faudra bien exécuter les tâches demandées par leur patron, qu’elles soient agréables ou non. Et quel que soit le caractère d’un enseignant, enseignez-leur à le respecter en tant qu’individu et en tant qu’enseignant, et à répondre à ses attentes. Votre enfant a besoin de comprendre qu’il travaille pour son propre avenir, que ces années d’école passeront très vite, qu’un jour il pourra totalement oublier tel ou tel enseignant qu’il n’apprécie peut-être pas, mais qu’il sera reconnaissant, par contre, de tout ce qu’il aura appris. Bien évidemment, je ne parle pas ici d’un enseignant qui serait tyrannique ou porterait atteinte à la dignité des enfants. Nos enfants ne vont pas à l’école pour souffrir, être malmenés par leurs camarades ou humiliés par leurs professeurs. Si tel était le cas, réagissez. Mais pour les petites bizarreries enseignantes sans conséquences fâcheuses, encouragez simplement vos enfants à obéir. C’est dans leur intérêt. Et évitez de critiquer leur école ou leurs enseignants devant eux, car ils pourraient s’approprier ces critiques et y voir un encouragement à ne plus travailler sérieusement, puisqu’apparemment leurs enseignants semblent ne pas l’être non plus… En soutenant les enseignants, c’est à vos enfants que vous rendrez service.

Enfin, après avoir composé avec les humeurs de nos enfants et les exigences parfois farfelues des enseignants, il nous reste à nous, parents, de surmonter nos propres blocages dans certaines disciplines. Heureux les parents qui n’ont pas totalement oublié ce que sont le théorème de Pythagore et les conjonctions de subordination ! Mais honnêtement, c’est dur d’aider son enfant à réviser ses cours de chinois si vous n’avez jamais appris cette langue vous-même ! Fort heureusement, nos enfants ont des manuels dans lesquels nous pouvons retrouver les concepts essentiels. Nous pouvons également nous répartir les tâches entre conjoints, pour que chaque parent accompagne les enfants dans les disciplines où il excelle. Ou faire appel à des amis, des voisins ou des proches qui sont compétents dans des matières qui nous échappent. Dans le pire des cas, si vous ne comprenez pas ce que votre enfant étudie et si vous n’avez personne pour prendre le relais auprès de lui, vous pouvez toujours laisser les choses en suspens, le temps de solliciter l’enseignant pour qu’il complète son enseignement et réexplique les leçons à votre enfant. Mais je ne préconise cette option qu’en tout dernier recours. Car ne pas faire ses devoirs sous prétexte de ne pas avoir compris peut vite devenir une solution de facilité…

Par Vanessa Bonnefont pour iCharacter