Trucs et astuces qui marchent (ou pas) lorsque vous souhaitez aider vos enfants à réussir leur scolarité.
DEUXIÈME PARTIE : QUELQUES ASTUCES CONCRÈTES
Après avoir levé quelques obstacles qui s’imposent à nous lorsque nous voulons accompagner nos enfants dans leurs devoirs, voici quelques astuces concrètes pour faciliter ce temps des devoirs :
• En rentrant de l’école (et notamment du collège), nos enfants sont généralement affamés et ils n’ont pas la moindre envie d’ouvrir un livre ou un cahier dès leur retour à la maison. Ils veulent décompresser, et ils en ont besoin. Si vous avez la chance d’être à la maison pour les accueillir lorsqu’ils rentrent, voici ce que vous pouvez faire : faites-les dîner dès leur retour. Ma maman avait développé ce concept qu’elle appelait le « goûter-souper ». C’était brillant. D’abord parce que nous nous restaurions correctement (au lieu d’avaler des petites choses chocolatées sans aucun intérêt nutritionnel), tout en passant un temps significatif à table, ce qui nous permettait de raconter nos journées, d’évacuer certaines tensions, de faire une vraie pause bénéfique, avant de nous replonger dans les études. Ensuite, cela permettait à ma maman de ne plus avoir à cuisiner ensuite, et elle pouvait donc pleinement se consacrer à nos devoirs. Par ailleurs, lorsque les plus jeunes de la fratrie avaient fini leurs devoirs (généralement ils finissaient vite), ils pouvaient jouer un peu, puis se coucher assez tôt. (Rien de plus triste qu’un enfant qui tombe de fatigue et vous demande la permission d’aller se coucher le ventre vide parce que vous n’avez pas pu lui préparer à dîner tant les devoirs des aînés vous accaparaient.) Offrez-leur donc ce “sas de décompression” autour d’une bonne table garnie. Le petit plus ? Préparez un bon dessert que vous leur donnerez… une fois les devoirs finis. Cela les motivera un peu. Et le conjoint, dans tout ça ? Si votre conjoint rentre plus tard, il devra dîner tout seul. Mais… je connais peu de papas que cela dérangerait profondément de dîner seul au calme plutôt qu’entouré de toute une tribu bruyante et fatiguée. Les papas apprécient aussi lorsqu’à leur retour, les enfants ont dîné et fait leurs devoirs, qu’ils sont en pyjama, et qu’il n’y a plus qu’à venir leur lire une petite histoire et leur souhaiter une bonne nuit !
• Avant de faire les devoirs à proprement parler, demandez simplement à vos enfants de vous montrer ce qu’ils ont fait dans la journée. Relisez avec eux toutes les leçons qu’ils ont écrites (ce sera l’occasion de coller – ou de scotcher ! – les feuilles volantes, de ranger les polycopiés dans les classeurs, de corriger les fautes d’orthographe ou de grammaire, et de vous assurer qu’ils ont compris tout ce qu’ils ont écrit) et interrogez-les innocemment sur ce qu’ils ont étudié. Car, pendant qu’ils vous expliquent ce qu’ils ont appris, ils révisent… sans vraiment s’en rendre compte. Deux ou trois questions posées à l’issue de chaque leçon vous permettent de vérifier l’assimilation des leçons, avec l’avantage qu’elles sont encore très fraîches dans la tête des enfants. Soyez particulièrement attentifs aux leçons de langues étrangères, car il est dommage de mal apprendre un mot simplement parce qu’il est mal orthographié. En cas de doute, vérifiez dans un dictionnaire (et profitez-en pour leur apprendre à s’en servir…) L’immense avantage de cette lecture quotidienne de tout le travail effectué dans la journée, c’est que vous savez exactement ce que vos enfants sont en train d’étudier. Vous pouvez donc réinterroger vos enfants à tout moment sans même avoir les cahiers sous les yeux. Ces petites piqûres de rappel ponctuelles permettent de raviver leur mémoire de façon ludique et leur évitera d’avoir des grandes quantités d’informations à mémoriser en une seule fois, la veille d’une évaluation !
• Il est temps de passer aux devoirs. Laissez faire l’enfant. Laissez-lui vous expliquer ce qu’il doit faire, et laissez-le réfléchir seul. Mais restez toujours à côté de lui, dans une posture qui lui montre toute votre attention. Ce n’est pas le moment d’allumer votre smartphone pour lire vos mails. Car comment voulez-vous qu’un enfant apprenne à se concentrer sur son travail si vous, parent, ne le faites pas ? Si votre attitude trahit votre indifférence, l’enfant ne prendra pas son travail à cœur. Disciplinez-vous, vraiment. Cela en vaut la peine. Relisez ce que l’enfant écrit, validez ce qu’il réussit, rectifiez avec douceur ce qui ne va pas, et enseignez-lui ce qui manque à sa compréhension. Trouvez-lui des astuces mnémotechniques pour mémoriser ce qui doit l’être (avec l’une de mes filles, nous inventons des chansons, et c’est très efficace pour mémoriser des leçons.)
• Ne vous contentez pas du minimum (sinon vos enfants prendront ce pli, eux aussi). Tout apprentissage est l’occasion d’ouvrir une nouvelle porte vers des connaissances inexplorées… Si vous avez des anecdotes, des compléments à apporter, c’est le moment. Nourrissez l’esprit de vos enfants, établissez des liens entre ce qu’ils apprennent et votre réalité quotidienne. Empruntez quelques livres pour enfants à la bibliothèque du coin pour approfondir les sujets qu’ils étudient en classe, cela leur permettra de pousser leur réflexion un peu plus loin, et de se distinguer un jour, lorsqu’un patron devra choisir entre des dizaines de candidatures et que celle de votre enfant sortira du lot. Profitez aussi de ce temps de devoirs pour transmettre des savoir-faire à vos enfants. Souligner à la règle, ça s’apprend. Tout comme colorier proprement ou ranger ses affaires dans un sac de manière à ce que rien ne casse. Tout peut servir de base à un apprentissage. Alors n’hésitez pas.
• Mon astuce personnelle : je fais asseoir toute ma tribu autour d’une même grande table, et je distribue les tâches que je vérifie ensuite, en m’asseyant tour à tour à côté de l’un puis de l’autre. Travailler à plusieurs les stimule et me permet d’optimiser le temps. Pendant que l’un calcule, l’autre lit et le troisième répond à mes questions. Cela demande un peu d’organisation, mais les enfants en comprennent assez vite l’intérêt. Sans compter que cela les force à se respecter les uns les autres, et à s’attendre mutuellement. Le temps des devoirs devient alors un temps passé en famille, un temps où l’on apprend aussi à vivre ensemble. Et bien sûr, le fait de les réunir tous autour de la même table me permet de m’assurer qu’aucun d’entre eux ne fait de bêtises pendant que je travaille avec les autres ! Le seul hic : il m’a fallu inventer des devoirs pour le petit dernier, parce qu’il était un peu jaloux…
Un tout dernier conseil indispensable : lorsque vous accompagnez vos enfants dans leurs devoirs, ne… regardez jamais votre montre. Vous risqueriez vraiment de déprimer, de vous impatienter ou d’avoir le sentiment de perdre votre temps. Car les devoirs peuvent prendre du temps… beaucoup de temps. Pendant les devoirs, le temps s’arrête (d’ailleurs il est hors de question de décrocher un téléphone pendant ce temps-là, sous peine de perdre la concentration des enfants en cours de route). Le temps des devoirs, c’est le moment où vous vous répéterez qu’être parent est un sacerdoce, et qu’avec un peu de chance, votre esprit de sacrifice portera ses fruits un beau jour ! En tous cas, lorsque votre enfant vous montrera fièrement sa prochaine bonne note, vous pourrez au moins vous féliciter d’avoir fait votre job ! Et ça, ça vaut de l’or.
Par Vanessa Bonnefont pour iCharacter