On pose des limites

Trucs et astuces qui marchent (ou pas) lorsque vos enfants passent trop de temps sur les écrans (et qu’il faut poser des limites)…

On pose des limites

Nous avons vu qu’il était judicieux d’affecter des espaces précis où les écrans pouvaient être utilisés (dans le salon, par exemple) et de délimiter d’autres espaces où les écrans sont bannis (à titre préventif, je conseille de bannir les smartphones dans les toilettes… j’ai pu vérifier que le temps moyen que passe un adolescent dans cette pièce-là est au moins triplé s’il emporte son téléphone, et par expérience toujours, je peux dire qu’un téléphone ne se remet pas très bien d’une chute dans la cuvette… En plus, certains enfants ont la drôle de manie de ressentir une envie pressante juste au moment où on leur demande de débarrasser la table. S’ils ont un smartphone ou une tablette dans les mains, vous aurez déjà débarrassé vous-même – par dépit – bien avant que votre enfant ne réapparaisse… Alors bannir les écrans au petit coin peut être utile. En revanche, laissez dans les toilettes à leur libre disposition quelques revues instructives, ou mieux encore, des cahiers de vacances !!! Quitte à ce qu’ils se défilent pour le débarrassage, autant que ce soit pour s’instruire un peu !)

Définir des espaces est une chose, mais il convient également de définir des temps. Et sur ce plan-là, le combat est certainement plus rude. Certains jeunes n’ont pas le sens de la mesure et sont véritablement incapables d’éteindre les écrans de leur propre initiative. Alors c’est à nous, parents, de prendre des mesures. Et sachez que toutes les minuteries et les contrôles parentaux du monde ne vaudront jamais votre propre surveillance. Faites des incursions surprises pendant que vos enfants sont sur les écrans et surtout effectuez des contrôles d’historiques inopinés. La vérité que vous découvrirez vous fera peut-être mal, mais au moins vous saurez où accentuer votre vigilance.

Les pédiatres recommandent que les jeunes ne passent pas plus de deux heures par jour devant les écrans (tous écrans confondus). En période scolaire, respecter cette limite peut s’avérer plus simple (sous réserve que les smartphones soient interdits dans l’école de vos enfants et que leurs professeurs utilisent des livres et un bon vieux tableau noir pour enseigner…). Car la soirée est relativement courte. Entre le goûter, les devoirs, les éventuelles activités extra-scolaires et le dîner, les écrans sont tout naturellement mis de côté au profit de réalités plus essentielles (à condition qu’on bannisse les écrans à table et qu’on ne les laisse pas à portée des enfants pendant qu’ils font leurs devoirs). Les choses se compliquent le week-end et pendant les vacances. C’est là qu’il nous faut être inventifs, parce qu’un écran éteint laisse un grand vide qu’il va falloir combler.

Dans ces cas-là, rien de tel que de faire sortir les enfants, en laissant tous les écrans à la maison. Une petite balade en forêt, un jeu d’extérieur, ou même une escapade brève chez le glacier du coin, ou encore une sortie à la bibliothèque, une visite surprise chez des proches qui habitent à deux pas, ou tout simplement une promenade avec le chien. C’est le moment de changer d’air, et de le faire avec l’enfant. Comme les écrans le coupent de la réalité et du lien social avec ses proches, il est important qu’au moment où les écrans sont éteints, ce soit précisément pour tisser de nouveaux liens, et que la solitude d’un jeune derrière son écran ne soit pas remplacée par un autre type de solitude. Il m’arrive d’emmener mon fils aîné pour un tête-à-tête dans un salon de thé. Je bois mon thé le plus lentement possible, tout en écoutant mon fils qui, ravi d’avoir sa maman rien que pour lui, se met tout à coup à me confier des choses dont j’ignorerais tout si je ne provoquais pas ce genre de rendez-vous occasionnels. Mon mari emmène souvent l’une de nos filles lorsqu’il a quelques courses à faire. Elle l’accompagne juste pour le plaisir d’être seule avec son père. Ce sont des petits moments précieux, et très simples à créer.

Il nous arrive aussi de présenter les écrans comme des « récompenses ». Le film du soir à regarder en famille récompensera un après-midi de grand ménage collectif (cela marche encore mieux si Louis de Funès est l’un des acteurs du film en question !) Les deux heures d’ordinateur ne seront autorisées que lorsque les devoirs ont été faits et vérifiés, et lorsque l’enfant a rangé sa chambre et fait son lit, etc. Si vous avez un garçon de 14 ans fan de films de super-héros et un petit dernier de 3 ans que vous voulez protéger des images violentes, vous aurez un argument supplémentaire pour veiller au grain. Chez nous, les X-men ne sont autorisés que pendant la sieste du petit frère. Il dort tout juste deux heures, ça tombe bien !

Finalement, c’est à chaque famille de définir les fonctionnements qui lui conviennent le mieux, avec plus ou moins de souplesse, selon les goûts et les caractères des uns et des autres. Le tout étant de garder le contrôle, et de remplacer les écrans par des choses que vos enfants aiment. Et pour cela, vous êtes vraiment les mieux placés pour savoir quoi faire. Bon courage !

Par Vanessa Bonnefont pour iCharacter


Un dernier article intéressant (quoique utopique selon certains lecteurs…) À vous d’en juger.