Trucs et astuces qui marchent (ou pas) lorsque…
vos enfants vous mentent (oui, il arrive que les enfants mentent…)
PREMIERE PARTIE : Mais pourquoi mentent-ils ?
C’est systématique. Je demande : « Est-ce que vous avez fait vos devoirs ? » et les enfants me répondent. « Oui, déjà faits », puis je regarde sur la plateforme internet de leur collège, et il y a tout un tas d’exercices dont ils “ignoraient” l’existence… Les enfants me disent « oui », mais en fait, non. As-tu brossé tes dents ? « Oui », mais les brosses à dents sont sèches. As-tu rangé ton linge ? « Oui » et effectivement, quelques vêtements ont été ramassés, mais il reste quelques chaussettes (insoumises, les vilaines) qui n’ont pas eu la gentillesse de sauter toutes seules dans la corbeille à linge…
Un jour, j’ai très honnêtement interrogé mon fils à ce sujet. « Tu me dis “oui”, mais c’est faux. Alors, pourquoi me mens-tu ? », et il m’a tout aussi honnêtement répondu que, la plupart du temps, il… ne m’écoutait pas, mais se contentait de répondre « oui » parce qu’il sentait bien que c’était la réponse que j’attendais et qu’en me donnant cette réponse, il espérait bien avoir… la paix. (J’espère que le jour où il se retrouvera devant Monsieur le maire et qu’on lui demandera s’il veut épouser Mademoiselle Unetelle, il réfléchira quand même un peu à sa réponse !) La bonne nouvelle, c’est que mon fils n’est pas, fondamentalement, un menteur. La mauvaise, c’est qu’il ne m’écoute pas. Mais ça, ce n’est pas un scoop.
Il me semble que la plupart du temps les enfants mentent surtout par convenance, parce que c’est pratique. Parfois, ils le font même sans réfléchir. Ce n’est pas nécessairement malveillant de leur part, et parfois ils ne voient même pas ce qu’il y a de mal à cela. S’ils prétendent que leur travail est déjà fait, c’est une façon d’éviter d’avoir à le faire…
Les enfants mentent aussi par peur des punitions. C’est vieux comme le monde, cette histoire. Vieux comme le jardin d’Éden. Dire que « c’est certainement l’autre et en tous cas pas moi », c’est une façon de ne pas assumer ses bêtises.
Il faut quand même veiller au grain, parce que mentir peut devenir une habitude, avec des conséquences qui peuvent être très lourdes. Alors je vous propose d’examiner, dans les quelques articles à venir, quelques stratégies possibles pour gérer les petits ou gros mensonges des enfants.
La première stratégie repose sur cette assurance que la vérité finit toujours par éclater (ou du moins dans l’immense majorité des cas). L’enfant finira par être démasqué ou subir les conséquences de ses mensonges. Tôt ou tard, la vérité le rattrapera (mieux vaut tôt que tard, mais certains enfants ont besoin de pousser le bouchon au maximum avant de tirer des leçons de leurs erreurs…)
Je me souviens de mon frère qui avait volé la gomme d’une enseignante. Il a ensuite prétendu que c’était un cadeau de cette même enseignante. Ma maman, qui n’était pas dupe, lui a répondu : « Oh, mais c’est gentil de sa part. Tu viens ? On va aller la remercier pour cette jolie gomme ! », après quoi mon frère, pris de panique, a avoué : « Mais non, en fait… je l’ai volée… » Du coup, ils sont tout de même allés voir l’enseignante, pour que mon frère avoue son “crime” et rende la gomme. Il n’était pas très fier, c’est sûr.
Le meilleur service que l’on puisse rendre à un enfant qui ment, c’est de le démasquer le plus vite possible et de le lui faire savoir. Personnellement, je ne me prive pas de faire comprendre à mes enfants que je sais ce qu’ils ont fait, que je les ai vus ou entendus, que je ne suis pas née de la dernière pluie. « Mais maman, tu as des yeux derrière la tête ou quoi ? » Et je leur révèle parfois ce qui les a trahis. (Mais pas trop, parce que je ne voudrais pas qu’ils perfectionnent leur art du mensonge…)
Sans méchanceté ni humiliation, avec autant de bienveillance que possible, nous pouvons leur faire savoir que… nous savons. C’est leur ouvrir la porte pour qu’ils s’expliquent. Nous pouvons ainsi titiller leur conscience et leur faire intégrer l’idée que rien ne peut “véritablement” se faire en cachette, et que, par conséquent, croire qu’on peut mentir pour s’en sortir est une illusion, car croire que le mensonge est une solution, c’est déjà un mensonge ! Alors, si nous parvenons à faire comprendre à nos enfants que le mensonge ne résout rien, nous aurons déjà posé un très beau fondement pour leur avenir.
Vos enfants ont-ils déjà cru qu’ils pourraient vous mentir sur des énormités ? Racontez-nous…
Par Vanessa Bonnefont pour iCharacter